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Les vrai/faux de la verse des céréales

Tout savoir sur la verse des céréales.

Pour éviter les mauvaises surprises à la récolte, Arvalis propose de revenir sur les causes et les moyens agronomiques de prévention contre la verse, au travers d’un quizz du type vrai ou faux.

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La verse est-elle provoquée par un parasite ?

Non, la verse n’est pas toujours due à un parasite. C’est un phénomène résultant le plus souvent d’une fragilité de la tige, et plus rarement d’un déchaussement de la plante.

On en distingue deux types : la verse parasitaire et la verse physiologique. La verse parasitaire est la conséquence de l’attaque de la tige par des champignons, comme par exemple le piétin-verse et les fusarioses…

Quant à la verse physiologique, elle correspond à un défaut de résistance de la tige (principalement au niveau de sa partie basse) du fait d’entre-nœuds trop longs et/ou de parois trop peu épaisses. Les régulateurs de croissance agissent sur l’élongation des cellules de la tige pour aboutir à des entre-nœuds plus courts, à des parois plus épaisses et donc à des tiges plus solides.

A noter que la verse dite radiculaire peut toucher le blé dur à partir de l’épiaison. La tige ne se courbe pas, mais la plante bascule entièrement, en lien avec une faiblesse racinaire.

Peut-on évaluer le niveau de risque verse début montaison ?

Oui, il est possible d’évaluer le niveau de risque verse dès le début de la montaison en fonction du niveau de résistance de la variété et de l’état de la biomasse.

Les facteurs de prédisposition du risque verse sont bien connues et ont été hiérarchisés dans des grilles de risque régionalisées. Chaque situation étant différente (année, contextes pédoclimatiques), leur utilisation est un passage obligé !

Exemple de la grille d'évaluation du risque verse sur blé tendre pour la zone Centre - Ile-de-France - Auvergne (©Arvalis).

Pourquoi la biomasse est un critère majeur ?

En cas de couvert dense, chaque plante est en concurrence pour la captation de la lumière, ce qui peut conduire à un étiolement de la tige. Cette fragilité augmente donc le risque de verse.

Une évaluation par satellite

Des modèles fiables permettent d’estimer au niveau intra-parcellaire le risque de verse à partir d’images satellites et d’un minimum d’informations sur les parcelles : variété, type de sol, date et densité de semis et données météorologiques.

Ces modèles sont aujourd’hui appliqués sur des milliers d’hectares, notamment dans le cadre de l’outil Farmstar.

Le climat début montaison impacte-t-il le risque verse ?

Oui, le climat début montaison impacte aussi le risque verse : en fonction des conditions climatiques, la tige du blé se consolide ou se fragilise.

Entre les stades épi 1 cm et 1-2 nœuds des céréales, trois éléments météo influent sur le risque verse : les températures, les précipitations et le rayonnement.

Adapter le résultat de la grille de risque en fonction du climat

En région Centre / Ile-de-France, la note totale obtenue par la grille d'évaluation du risque verse doit être diminuée de 1 en cas de printemps sec, doux avec un rayonnement correct. Inversement, elle doit être augmentée de 1 en cas de printemps à risque.

La fertilisation azotée influe-t-elle aussi sur le risque verse ?

Oui, la fertilisation azotée influe sur le risque verse. Ce dernier s’accroît en situations d’excédent azoté par le biais de deux phénomènes :

Trois leviers pour ajuster les apports d’azote

Les pratiques culturales contre la verse se raisonnent-elles au printemps ?

Non, les pratiques culturales contre la verse ne se raisonnent pas qu’au printemps. La prévention du risque commence dès le semis des céréales.

Adapter la densité de semis à la date d’implantation et au type de sol

Une densité excessive par son effet direct sur le peuplement en tige à la fin du tallage est un facteur de risque de verse. L’effet varie avec la variété. Certaines modifient peu leur bon comportement à la verse avec l’augmentation de la densité de semis. A contrario, d’autres surexpriment leur sensibilité à la verse avec l’augmentation de la densité.

Choisir une date de semis pertinente pour la variété semée

Les semis trop précoces favorisent le tallage excessif et précocifient le stade épi 1 cm. La montaison peut alors débuter en jours dits « courts ». Les tiges auront tendance à s’étioler du fait de faibles rayonnements.

Adapter la variété au type de sol

Un sol profond favorise la verse car il favorise la mis en place et le maintien de la biomasse de la culture. Privilégiez donc des variétés plutôt résistantes en sol profond. À l’inverse, un sol superficiel réduira de lui-même le risque verse.

La génétique est-elle anecdotique dans la gestion du risque verse ?

Non, la génétique n'est pas un levier anecdotique dans la gestion du risque verse. Les résistances variétales sont même l’un des leviers les plus efficaces.

La sensibilité à la verse physiologique varie selon l’espèce de céréale (blé dur et orges étant plus sensibles que le blé tendre) et la variété au sein d’une même espèce.

Chaque variété possède une note de sensibilité définie dès son inscription par l’obtenteur, confirmée par le Geves et par le réseau d’expérimentation d’Arvalis. Sur les blés dont la note verse est supérieure ou égale à 6,5, l'impasse régulateur est possible.

Orages et vent sont-ils des facteurs déclencheurs de la verse ?

Oui, orages et vent ne sont que des facteurs déclencheurs de la verse.

La résistance mécanique de la tige s’acquiert au moment de sa constitution, c’est-à-dire entre les stades épi 1 cm et 2 nœuds environ. Elle peut varier selon les facteurs de prédisposition : la variété, le climat début montaison ou la fertilisation azotée. A partir du stade épiaison, la résistance de la tige au mouvement de balancier est mise à l’épreuve. La tige doit résister à des « forces » de plusieurs natures :

Ces forces appliquées au couvert sont uniquement des révélateurs d’un état de fragilité des plantes !

L’irrigation est-elle également susceptible de déclencher la verse ?

Oui, tout comme un orage, l'irrigation est susceptible de déclencher la verse. Les gouttes d’eau s’accrochant dans les barbes alourdissent l’épi et ce, d’autant plus qu’on avance dans le cycle. La vigilance est particulièrement de mise sur blé dur et orge, deux espèces déjà plus sensibles initialement à la verse.

Le vent aggrave ce risque en concentrant l’eau d’irrigation d’une part, et en accentuant l’inclinaison des tiges de blé d’autre part. Pour limiter ces effets, il est recommandé de :

Plus la verse est précoce, plus les conséquences sont importantes ?

Oui, plus la verse est précoce, plus les conséquences sont importantes.

La verse n’intervient en général que pendant le remplissage des grains. Elle freine l’accumulation de carbone et d’azote dans les grains. Le poids de mille grains (PMG) est la seule composante de rendement impactée. Plus le remplissage est avancé lors de la verse, moins le PMG sera pénalisé, et inversement. Les pertes peuvent aller jusqu’à 30 q/ha en cas de verse précoce.

Mais les pertes de rendement ne sont pas les seuls effets dépréciatifs de la verse. Cet accident peut également engendrer :

 

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